L’Europe doit être un moteur et un modèle en matière environnementale : notre participation active à la conférence de l’ONU sur le climat, à Paris, afin d’en faire une réussite, le prouve. Mais nous voulons aller plus loin. Nous avons défendu dans la législation européenne un objectif contraignant d’efficacité énergétique de l’ordre de 40 % et un autre de 30 % d’énergies renouvelables dans notre consommation d’énergie totale. Nous avons également plaidé pour un financement du Fonds vert destiné à aider les pays en développement à hauteur de 100 milliards de dollars par an. Par ailleurs, nous n’oublions pas que les territoires d’outre-mer apportent à eux seuls 70 % de la biodiversité européenne et abritent 10 % des récifs coralliens de la planète. Ce patrimoine est pourtant le premier à être frappé par les impacts du changement climatique. Aussi, nous plaidons pour un mécanisme durable de financement de la protection de la biodiversité dans les Régions Ultrapériphériques (RUP) et les PTOM.

La mise en œuvre de l’accord de Paris passera également par le respect des engagements pris pour le marché carbone. En donnant un prix au carbone, on incite les industriels à réduire la pollution. Malheureusement, la proposition de la Commission, pourtant déjà faible, a été davantage détricotée par la droite européenne : le rapport adopté préconise de réduire de 2,2 % chaque année le plafond de quotas d’émission versés au système, ce qui est insuffisant ! La protection de certains secteurs – comme celui du ciment – contre la concurrence internationale, via un mécanisme d’ajustement carbone aux frontières, n’a pas non plus trouvé de majorité. Pourtant, cette approche est la seule voie d’avenir si l’on veut prémunir les industries européennes du dumping environnemental. Nous dénonçons alors sans relâche l’hypocrisie, le cynisme et l’irresponsabilité devant l’urgence climatique des députés de la droite et du centre qui, se félicitant de la signature de l’accord de Paris, essaient ensuite de revoir à la baisse les ambitions de l’Union européenne une fois les textes sur la table.

« Notre Europe doit avant tout être une Europe protectrice ! C’est seulement ainsi que nous restaurerons la confiance des européens et des européennes dans les institutions européennes »

Gilles Pargneaux

Focus sur le Dieselgate

Le Dieselgate a montré que la question des normes et des contrôles est incontournable. Bien avant le scandale Volkswagen, nous plaidions pour que les tests d’émissions de polluants soient effectués en conditions réelles, et non pas simplement en laboratoire. Après les scandales, nous nous sommes battus afin d’obtenir la création d’une commission d’enquête sur les suites à donner aux fraudes des constructeurs automobiles. Parce que les citoyens sont en droit d’avoir un système robuste d’homologation et de surveillance des nouveaux véhicules, nous souhaitions la création d’une Agence européenne de surveillance des véhicules mais l’obstruction de la droite a été trop forte. Nous avons néanmoins obtenu des avancées significatives : le système européen d’homologation des véhicules est très nettement renforcé, la surveillance de marché sera accrue, et enfin, l’indemnisation des consommateurs lésés sera facilitée.

Focus sur l’économie circulaire

L’économie circulaire doit devenir une priorité stratégique. Elle permet à la fois : préservation des ressources naturelles, consommation durable, amélioration de la qualité de vie, développement des territoires, création de valeur et d’emplois ainsi que réinsertion de personnes vulnérables. Il y a urgence, car nos modes de production actuels ne sont pas soutenables. Plus nous consommons, plus l’industrie utilise de matières premières, et plus nous produisons de déchets. Aussi, nous plaidons pour un cadre législatif propice à la transition énergétique couvrant l’intégralité du cycle de vie des produits, de l’approvisionnement en matières premières à l’écoconception en passant par la distribution, les modes de consommation, le réemploi et la retransformation, ainsi que l’utilisation des déchets comme ressources.

Focus sur les perturbateurs endocriniens

Les perturbateurs endocriniens sont des substances chimiques qui interfèrent avec le fonctionnement du système hormonal. Ils sont présents partout et constituent un sujet de santé publique majeur. La délégation est à la pointe du combat pour leur interdiction et exige une législation européenne ambitieuse contre cette menace. La Commission n’a en effet pas fait son travail : pendant plusieurs années, elle n’a énoncé aucun critère permettant de les identifier, si bien que la Cour de justice de l’UE l’a condamnée pour cette inaction.

Focus sur notre combat contre Monsanto

Depuis plus de 30 ans, ce géant industriel empoisonne la planète avec son herbicide, plus connu sous le nom de « Roundup ». Déclaré « cancérigène probable » par l’Organisation mondiale de la santé, le glyphosate reste l’herbicide le plus vendu au monde, si bien qu’une importante partie de notre chaîne alimentaire en est contaminée. Parce que les décisions ne peuvent plus être reportées, nous souhaitons l’interdire et le remplacer au plus vite. Nous entendons une partie du monde agricole qui dit ne pouvoir travailler sans : nous leur répondons que ce choix politique est d’abord pour eux, car les agriculteurs en sont les premières victimes.