Les citoyens hongrois et polonais sont confrontés à la même menace : leurs pays s’éloignent, lentement mais sûrement, de la démocratie. Dans ces deux Etats, la liste des atteintes graves aux valeurs européennes est longue : construction d’un mur interne à l’espace Schengen, autorisation donnée à l’armée de tirer sur les réfugiés, menaces de rétablissement de la peine de mort, entraves à l’indépendance de la justice et des médias, bannissement des personnes sans domicile fixe de l’espace public, xénophobie, homophobie, fin de l’indépendance des universités, des ONG, des journalistes, etc.
À notre initiative, le Parlement européen a émis nombre d’alertes et de recommandations, mais la réponse de la Commission reste encore insuffisante. Il faut engager des actes forts. Cela passe notamment par la suspension de certains droits d’un État membre lorsqu’il existe un risque clair de violation grave des valeurs de l’Union et par un suivi plus étroit de l’utilisation des financements européens.
Mais, pour ne plus avoir à réagir dans l’urgence, nous préconisons la création d’un mécanisme complet pour nous assurer du respect de la démocratie, de l’État de droit et des droits fondamentaux. L’Union européenne n’est en effet pas une union « à la carte », mais une communauté de valeurs. En y adhérant, ses États membres se sont engagés à respecter les règles du jeu, qui ne sont pas seulement économiques. Nous nous devons de protéger les citoyens des dérives autoritaires et liberticides de certains dirigeants. C’est aussi cela, l’Europe qui protège.
Notre combat pour les droits des femmes s’inscrit dans notre volonté de voir l’Europe défendre les droits fondamentaux. C’est pour cette raison que nous avons plaidé pour que l’Europe s’engage dans la Convention d’Istanbul du Conseil de l’Europe. Cette dernière est le premier traité international contraignant pour combattre le fléau des violences faites aux femmes et de la violence domestique. Cette convention agit sur de nombreux plans, comme la prévention, les mesures de droit pénal, la protection et le soutien aux victimes, ainsi que la protection spécifique à accorder aux enfants, aux réfugiées et aux demandeuses d’asile. Le Parlement européen s’est prononcé en faveur de cet instrument et, grâce aux socialistes, le déni d’un avortement sûr et légal a été ajouté à la liste des violences faites aux femmes. C’est une immense victoire !
Focus sur la protection des lanceurs d’alerte
Notre démocratie fonctionne, bien souvent, grâce au courage, à la force et au sens de l’éthique de certains citoyens : les lanceurs d’alerte. Par leurs révélations, la collectivité découvre les agissements dangereux et malhonnêtes de certaines entreprises ou certains États : SwissLeaks, LuxLeaks, Panama papers, BahamasLeaks, Mediator, etc. Trop souvent, ces lanceurs d’alerte restent vulnérables, car insuffisamment protégés. Notre engagement vise à obtenir une législation européenne afin de garantir leur protection. Les protéger, c’est protéger plus efficacement la liberté d’expression, celle d’être informé et, in fine, la démocratie.
« Il faut une évaluation régulière du respect des valeurs de l’UE et des droits des citoyens européens dans tous les États membres. Le respect des droits fondamentaux doit être scruté aussi sérieusement que celui des règles économiques »
Sylvie Guillaume
« Partout en Europe, nous observons des attaques contre les droits sexuels et reproductifs des femmes. Ce n’est pas tolérable ! Le refus d’un avortement sûr et légal est une violence extrême contre les femmes et une atteinte grave à leur dignité. Restons mobilisés pour que les femmes aient enfin le choix »
Christine Revault d’Allonnes-Bonnefoy
« Le vote du rapport sur la protection européenne des lanceurs d’alerte est une grande victoire pour la liberté d’informer et la défense de l’intérêt général. Ce succès prouve que l’union des forces progressistes peut orienter l’agenda européen au bénéfice des citoyens ! »
Virginie Rozière