L’Europe doit réinvestir urgemment le processus de paix au Moyen-Orient. C’est ainsi qu’à notre initiative, le Parlement a adopté une résolution appelant à la reconnaissance de l’État de la Palestine. Nous ne cachons pas notre inquiétude face à la colonisation qui gangrène les chances de la paix tout comme les hésitations américaines concernant la solution des deux États, l’un palestinien, l’autre israélien. Rappelons-le, cette solution des deux États vivant côte à côte, en paix et en sécurité, est le seul horizon envisageable. Forts de cette conviction, nous avons soutenu l’initiative diplomatique pour remettre la question israélo-palestinienne en haut de l’agenda international.

L’Europe doit également assumer un grand partenariat d’investissement avec l’Afrique. Un « Fonds européen de développement durable » (FEDD), garanti à hauteur de 1,5 milliard d’euros avec pour objectif de lever au total 44 milliards d’euros, a été créé. C’est une bonne chose, même si ce coefficient reste à prouver. Face au Conseil, nous avons dû batailler pour nous assurer que le FEDD bénéficie réellement, et en priorité, aux populations des pays en développement dans un objectif d’éradication de la pauvreté. Les États membres doivent respecter leur engagement de consacrer 0,7 % de leur PNB à l’aide publique au développement.

Focus sur la Turquie

La démocratie est de plus en plus menacée en Turquie. Face à cette situation, nous avons dans un premier temps plaidé pour le maintien du processus d’adhésion, à la condition d’ouvrir les chapitres concernant la justice et les droits fondamentaux, dans l’espoir que les négociations amélioreraient la situation. Mais la reprise des violences et le projet de révision constitutionnelle nous ont poussés à demander au Conseil de geler les négociations. Dans l’intérêt des Turcs, il faut laisser la porte ouverte. Libre au gouvernement de M. Erdogan de montrer sa volonté de respecter la démocratie pour reprendre les discussions.

 

« Face à la tentation du repli et au réalisme teinté de cynisme, le groupe socialiste au Parlement européen défend une Europe ouverte, solidaire et ferme quant à ses valeurs »

Vincent Peillon