La politique agricole commune (PAC) actuelle ne satisfait ni les agriculteurs, ni les organisations environnementales, ni même les citoyens. La PAC a favorisé les modèles d’exploitation intensive orientés vers les marchés à l’export, au détriment des structures familiales, pourtant plus performantes en termes d’emploi. Elle doit donc être réformée. Pour régler la question de la volatilité des prix, il est urgent de réintroduire de la régulation publique. L’argent européen ne doit pas être destiné à la concentration et aux intermédiaires : il doit bénéficier, au contraire, aux producteurs, aux territoires et aux écosystèmes. Il faut tendre vers un modèle agricole plus respectueux de la santé humaine et de la biodiversité, mais qui assure aussi un revenu décent et stable à nos agriculteurs.
En lien avec cet objectif, la délégation a pesé pour l’interdiction de plusieurs usages ou pratiques. Au début de cette législature, nous avons obtenu, pour les États membres, la possibilité de restreindre ou d’interdire la culture d’OGM sur leur territoire. S’ils souhaitent les interdire, ils pourront alors invoquer des motifs environnementaux, tels que la résistance aux pesticides, le risque de propagation et la protection nécessaire de la biodiversité, ainsi que des motifs socio-économiques, ou l’existence de pratiques agricoles alternatives. Et régulièrement, à notre initiative, le Parlement européen s’oppose à l’autorisation de plusieurs OGM et s’élève contre le renouvellement de leur autorisation.
Dans le même esprit, les eurodéputés socialistes et radicaux se sont mobilisés pour rejeter clairement le clonage des animaux de ferme et interdire l’importation de produits issus d’animaux clonés et de leur descendance. C’est l’application claire du principe de précaution.
Enfin, sous l’impulsion des socialistes européens, le Parlement a voté pour l’interdiction des pesticides dans les surfaces d’intérêt écologique. Il est fondamental de réserver ces surfaces pour ce à quoi elles sont destinées : la préservation de la biodiversité et les pollinisateurs, essentiels à notre agriculture. La droite, elle, s’est opposée à cette interdiction.
« Il faut tendre vers un modèle agricole plus respectueux de la santé humaine et de la biodiversité, mais qui assure aussi un revenu décent et stable à nos agriculteurs »
Jean-Paul Denanot
« Le démantèlement tarifaire du marché européen de la banane, la fin des quotas sucriers et la multiplication des négociations commerciales, constituent un triple péril pour l’agriculture d’outre-mer. Protéger ces filières d’excellence face à la mondialisation exige une attention constante »
Louis-Joseph Manscour
« CETA, glyphosate, néonicotinoïdes, perturbateurs endocriniens, fin des aides au maintien dans le bio. Et maintenant, le sulfoxaflor! La transition écologique est en marche ! »
Eric Andrieu
Focus sur les abeilles
Les abeilles pollinisent plus de 80 % des cultures dans le monde : elles jouent un rôle primordial pour la sécurité alimentaire et le maintien d’écosystèmes diversifiés. Pourtant, depuis une vingtaine d’années, les espèces pollinisatrices ne cessent de chuter, principalement à cause des pratiques de l’agriculture intensive et de l’utilisation de pesticides. En Europe, près de 10 % des espèces sont menacées d’extinction. La délégation mobilise alors tous ses moyens pour défendre les abeilles et les apiculteurs !