Parce que l’Union européenne et ses États membres se sont désinvestis de leurs responsabilités en matière industrielle, des millions d’emplois ont disparu et d’autres sont menacés. Un exemple : 60 000 suppressions d’emplois directs depuis 2007 dans l’industrie des métaux de base, et deux fois plus d’emplois indirects. L’Europe doit agir ! Nous proposons ici une mesure phare afin de rétablir les conditions d’une concurrence équitable : un ajustement carbone aux frontières. Quand la production d’une tonne d’acier produite en Europe émet en moyenne deux tonnes de CO2, ces émissions sont de trois tonnes en Chine. Tous les acteurs doivent être à égalité dans le but de maintenir un tissu industriel fort en Europe et de protéger l’environnement.
L’Europe peut défendre l’industrie également à l’échelle des territoires : la délégation est particulièrement mobilisée dans la protection des indications géographiques pour les produits non agricoles, comme les couteaux de Laguiole ou la porcelaine de Limoges. Nous demandons à la Commission une législation permettant d’assurer la protection des produits qui présentent les caractéristiques typiques d’un lieu ou d’une région. Ce serait un vrai pas en avant pour les consommateurs, les fabricants et les régions, tout en garantissant aux consommateurs un produit répondant à des règles strictes d’origine et de qualité. Nous nous félicitons d’avoir dégagé une immense majorité au Parlement pour soutenir cette initiative.
Enfin, il y a les industries culturelles et créatives en Europe, trop méconnues. Pourtant, elles génèrent plus d’emplois et de croissance que d’autres secteurs importants. Notre continent est reconnu comme le berceau de la création, du contenu créatif, de la diversité culturelle et de la liberté d’expression. Aussi, nous nous battons pour que culture et industries culturelles recouvrent leur place au sein des priorités et pour protéger les droits légitimes de celles et ceux qui en sont les acteurs. Alors que les dispositions sur le droit d’auteur en Europe vont évoluer, nous nous battons pour le faire reconnaître comme un outil juste et indispensable pour un partage équitable des bénéfices entre créateur et diffuseur.
« Des salariés bien formés, bien traités, et qui soient acteurs dans la définition des grands choix de leurs entreprises ; des usines qui émettent moins de CO2 et qui s’inscrivent pleinement dans des filières d’économie circulaire, elles-mêmes créatrices d’activité et d’emploi : voilà l’industrie européenne que nous voulons ! »
Edouard Martin